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Interlude musical : « Tangaroa », par Tiki Taane

Musique maorie ce week-end sur Le Pari Kiwi, quelques heures avant mon départ pour dix jours en Australie. Découvrez Tiki Taane et son ode envoûtante au dieu de la mer, Tangaroa…

C’est l’un des plus grands succès de l’histoire musicale néo-zélandaise. Issu du premier album de Tiki Taane, Past Present Future, « Tangaroa » est un morceau unique en son genre, sorte de génial combo entre traditions orales maories et technologies musicales du XXIe siècle. L’électro « drum and bass » rencontre le kapa haka et donne une nouvelle dimension à l’art maori, faisant entrer ce dernier dans le millénaire sans pour autant atténuer sa puissance spirituelle. Regardez ce magnifique clip et on en reparle après…

Puissant, non ? Je tenais vraiment à vous faire découvrir ce morceau. Non seulement parce qu’il est intéressant musicalement, mais aussi car il est un précieux message culturel. « Tangaroa » témoigne de son temps, des tensions entre le passé et le futur, particulièrement pour les populations maories. On y voit cet homme sur la plage, face à la mer par où sont arrivés ses ancêtres. Le décor est sombre et la musique surgit petit à petit des profondeurs, alors que les vagues invitent l’homme à un retour aux sources. Une femme âgée apparaît, avec son moko (tatouage au menton). Ils partagent un hongi (salutation avec le nez et le front) puis l’homme est transporté dans un combat entre haka et flashs urbains. La tradition maorie semble finalement l’emporter sur la drogue, et le clip se conclut par une mise en garde contre l’ignorance et une invitation à la vigilance.

Ce titre a une forte valeur autobiographique. Ancien leader de la formation Salmonella Dub, Tiki Taane était déjà un musicien confirmé au moment de la sortie de son premier album solo en 2007. Mais il était aussi un homme tourmenté par la drogue et l’alcool, comme tant d’autres Maoris. C’est par la musique et un retour à ses origines qu’il s’en est sorti. Je suis tombé sur deux interviews très intéressantes où il explique cette transformation, je vous invite vivement à les lire (cliquez ici et ). Il y parle également de sa vision de cet album :

My album contains musical content from myself, my father and my grandmother. That’s three generations, when I’m dead and gone and my descendants are listening to it, we’ll all be there shining guidance and light on them. (…) Traditionally Maori record history through Moko, carving and Waiata. I’m trying to live more in the present and update one of our traditions, this is my contribution.

Ainsi que de la naissance du morceau « Tangaroa » :

I wanted to make something that was challenging and progressive, yet at the same time united the past and the future as one. I clocked a Haka recording and discovered the speed was about 110 bpm, which is a great tempo for writing dancehall at. I threw in some tribal elements and came up with a rhythm that was very powerful even without the haka on top, so when my father laid one down, it just took it to a whole other level.

La version live de ce morceau vaut le coup d’être vue….

A noter que sur ce même album figure le single le plus vendu de tous les temps en Nouvelle-Zélande, « Always on my mind »…

Qu’en pensez-vous ?